LA PRESENCE DE LA DISCRIMINATION TEXTUELLE DANS LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES FAITS SUR L' ARCHIPEL DES COMORES : 1841 À NOS JOURS
L'invention de l'écriture était avant tout considérée comme un moyen de communication, de transmission des valeurs culturelles, artistiques dans une vision civilisationnelle. Cette dernière était largement soutenue par une communication textuelle. Elle est devenue plus tard le vecteur omniprésent pour les grandes puissances coloniales entre le XVe et XIXe siècle. Dans ce contexte colonial, l'écriture était considérée comme un "outils de propagande" qui ne s'interesses'intéresse qu'à la doctrine coloniale. Certains colons ou aventuriers sous couverts des statuts d'émissaires, d'humanistes, des biologistes, d'historiens, des médecins, etc., détournent l'attention d'un territoire conquis par une vision à la fois négative en s'appuyant à l'ecriture pour faire valoir une "glorification coloniale".
Au-delà des armes utilisés par les pays colonisateurs pour arracher certains territoires par la force, la manipulation de la population locale par l'intermédiaire des dignitaires sociaux, des chefs locaux, des notables traditionnels ou religieux et à l'application d'une politique de la terreur pour exiger une soumission d'un peuple à leur législation, l'écriture coloniale n'a jamais relévée ces atrocités mais au contraire a largement soutenue la vision coloniale d'un pays soi-disant "puissant". La plupart de ces colons ou aventuriers coloniaux qui sont couverts par des statuts spécifiques cités plus haut, manipulent une écriture vers un récit qui les arrange toujours. Ils utilisent de "la discrimination textuelle" sur les différents travaux scientifiques réalisés (mémoires, correpondances, télégrammes, fax, rapports, etc.) sur les nouveaux territoires conquis. Comme n'importe quel territoire conquis, ils essayent d'utiliser un récit évoquant de la "vulgarité du peuple conquis" tandis que le colonisateur a été toujours cité comme "le liberateur d'un peuple barbare" ou "qui répand de la civilisation". Cette narration est largement repandue dans les textes et écritures des colonisateurs. Dans cet aspect, nous avons commencé à dénoncer les différents travaux scientifiques réalisés dans l'archipel des Comores depuis la période coloniale jusqu'à nos jours qui détiennent de "la discrimination textuelle".
Ce travail consiste à effectuer une étude en psychologie textuelle sur les différents travaux scientifiques réalisés sur l'archipel des Comores (articles, ouvrages, rapports, livres, documentaires, reportages, etc. ) afin d'identifier minutieusement ceux qui comportent des traits discriminatoires directs ou indirects. Cette étude nous permet de décortiquer les différentes expressions à caractère discriminatoire utilisées dans les differentes publications par les chercheurs, par les écrivains, par les universitaires, par les humanistes, etc., dans le cadre d'une étude socio-culturelle et scientifique de l'archipel des Comores.
Pour l'instant, les résultats obtenus sur ces travaux scientifiques faits les Comores en ce qui concerne de "la discrimination textuelle" sont accablants. Dans ce cadre, l'échelle varie entre 95% à 98% des textes administratifs, scientifiques, universitaires ou des textes traitant des sujets sur l'archipel des Comores rédigés par des missionnaires coloniaux, des chercheurs étrangers, des humanistes, etc., qui détiennent des propos à caractère discriminatoire condamnables quant'il s'agit de décrire l'archipel et son peuple quelque soit le thème abordé. Ces traits discriminatoires existants dans les différentes publications des l'archipel des Comores sont la plupart d'entre eux représentés par des expressions discriminatoires textuelles, des adjectifs qualificatifs, des surnoms, des appellations stigmatisantes, des phrases, des mots, etc. Nous pouvons les retrouver dans la grande majorité des publications traitant sur la période sultanesque, coloniale et même postcoloniale.
Environ 98,60% des traits textuels et audiovisuels à caractère discriminatoire existent sur les différents travaux administratifs et scientifiques réalisés en archipel des Comores depuis 1841 à nos jours. Cette proportion est flagrante qui demande une attention de la part des nouveaux chercheurs ou étudiants souhaitant exploités ces sources dans le cadre de leurs projets de recherche. Pour cela, voici les domaines les plus représentés qui relèvent le pourcentage le plus élevé :
Fig. 1. Tableau récapitulatif des domaines rélevant des traits à caratère discriminatoire textuel
Cette étude est toujours en cours. Elle nous permet de répertorier dans chaque domaine cité plus haut les différentes expressions textuelles ou audiovisuelles à caractère discriminatoire pour une évaluation scientifique. Ce qui peut pousser à censurer certains d'entre eux ou voire même dévoiler la face cachée de ces auteurs. Un inventaire lexicologique destiné à restituer et collecter ces différentes expressions discriminatoires (à la fois textuelle et audiovisuelle) est en cours de rédaction. Il fera l'objet d'une publication scientifique destinée à dénoncer, à alerter, à prendre en compte la vulgarité coloniale à travers de "l'écriture" entre "colons" et "colonisés".
Pour la vision du colonisateur, il s'agit le moyen le plus redoutable pour faire reculer un autre concurrent colonial dans les îles et lui permettre aussi à implanter sa doctrine coloniale qui vise à s'enrichir sur les dos de ces colonies. Comme toute colonie, le peuple est systématiquement considéré comme une population acculturée qui doit soumettre au colonisateur.
La proportion de la discrimination textuelle sur les travaux scientifiques réalisés sur l'archipel des Comores est parfois soutenue involontairement par des chercheurs ou scientifiques nationaux et étrangers résidents sur les îles. Ces derniers œuvrent des publications scientifiques sur l'archipel des Comores qui répètent les mêmes expressions textuelles rédigées jadis à la vision coloniale. Grâce à la sociologie textuelle, nous sommes entrain d'identifier massivement les différents travaux scientifiques (articles, ouvrages, collections, rapports, compte rendu, thèses, etc.) qui contiennent ces différents expressions textuelles à caractère discriminatoire. La collecte et le traitement de ces expressions permettent d'élaborer un dictionnaire spécifique au fur et à mesure. Donc, il est important aux jeunes chercheurs et aux étudiants de porter une attention aux differentes sources qu'ils exploitent dans le cadre de leurs projets scientifiques.
Par : Djounaidi ASSOUMANI
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