LES JEUNES CHERCHEURS DE L' ARCHIPEL DES COMORES FACE AUX INFORMATIONS ERRONÉES ET À LA DISCRIMINATION TEXTUELLE RELAYÉES PAR UNE GRANDE AUDIENCE SCENTIFIQUE ET PERSISTANTE : 1841 À NOS JOURS

   Nous commençons nos propos par un paragraphe célèbre d'Isabelle Stengers et Bernadette  Bensaude-Vincent tiré sur " 100 mots pour commencer à penser les sciences" paru en 2003 en page 197 qui précise [1] :

"Les scientifiques sont devenus trop nombreux, la compétition trop féroce, la pression à la publication trop intense, les possibilités de manipulation (….) trop riches, et les enjeux (surtout dans les disciplines biomédicales) trop importants. Toute la question, aujourd'hui nous résolue, est de pouvoir quelles nouvelles règlementations pourraient se substituer à la confiance que de devaient, jusqu'ici, les scientifiques".[2]

   Ce paragraphe cité plus haut explique tout sur ce qu'on appelle aujourd'hui "la fraude scientifique"[3]. Ces derniers jours, nous avons lancé une opération scientifique et documentaire qui vise à identifier et à intercepter les informations erronées et les mots ou expressions à caractère discriminatoire figurant sur "les travaux scientifiques réalisés par des chercheurs étrangers sur l'archipel des Comores depuis 1841 à nos jours". L'objectif de ce travail consiste à aborder quelques éclaircissements et aussi à apporter une plus grande attention aux jeunes chercheurs, aux étudiants qui font face à des informations erronées ou des textes scientifiques à caractère discriminatoire [4]. Malheureusement, ces derniers ont été travaillés et publiés par des grands chercheurs très réputés qui accumulent des grandes audiences à l'international, que ce soit sur leurs paroles, leurs interventions publiques, leurs publications scientifiques ou leurs canaux de communication. La plupart d'entre eux pour évoquer les anciennes colonies dans leurs publications, plus particulièrement notre archipel des Comores, ont utilisé parfois un langage abusif pour faire gloire indirectement l'esprit occidental.

   Ce n'est pas une question de stigmatiser ou de réfuter un travail de qui se soit. Mais il s'agit d'apporter attention à la nouvelle génération qui ne cherche pas à aller en profondeur sur leurs recherches ou interprétations scientifiques quand il s'agit de s'appuyer à ces différentes publications.

   En se basant sur notre étude en cours, 80 % des travaux scientifiques sur l'archipel des Comores réalisé depuis 18841 à nos jours par des chercheurs étrangers détiennent malheureusement des informations erronées à prendre en considération. Et 95 % de ces travaux scientifiques contiennent aussi des mots ou des expressions à caractères discriminatoires, dont la plupart sont dissimulés les uns des autres pour ne pas attirer l'attention des lecteurs ou chercheurs ambitieux [5]

   Ces mots ou expressions à caractère discriminatoire sont majoritairement utilisés par des chercheurs étrangers, quel que soit l'horizon affilié, quand il s'agit de décrire notre "archipel des Comores". Grâce à "la sociologie textuelle", nous continuons à les identifier et à les signaler un par un. Bien sûr, c'est travail rigoureux, mais le fruit apportera forcément une grande satisfaction à la nouvelle génération des chercheur(e)s de l'archipel des Comores et aussi aux étudiants.

   Malgré cela, certains chercheurs nationaux, jeunes chercheurs et étudiants tombent dans le piège scientifique. Ils rapportent involontairement ces informations à la fois erronée et à caractère discriminatoire sans interprétation logique dans leurs propres projets ou travaux scientifiques. Dans une approche scientifique, c'est ce qu'on appelle "le suivisme scientifique illogique[6] qui, dans la plupart des cas, peut créer des incertitudes et des incohérences scientifiques au sein de la communauté scientifique.

   Par ailleurs, il est important aujourd'hui de revisiter les différentes publications scientifiques des chercheurs étrangers, voire de certains nationaux attachés au "suivisme scientifique illogique". C'est pour porter attention à la nouvelle génération qui sur "la scientificité" et "l'historicité" de notre patrimoine scientifique déjà menacé depuis fort longtemps.

   Pour les informations erronées, nous avons réussi à les identifier facilement dans certaines représentations. La plupart d'entre eux sont des cartes anciennes de l'archipel des Comores (cartes de localisation de l'archipel, cartes représentatives des sites archéologique ou historique, cartes qui situent les villes, les communes, circonscriptions, etc.) [7], du cadre historique témoigné en ce qui concerne les origines du peuplement, du cadre chronologique et sociétal illustré ou du cadre anthropologique et environnemental. Cet ensemble a été représenté par la plupart des fausses informations qui circulent jusqu'alors. La plupart de ces chercheurs étrangers ne se renseignent pas du tout sur les nouvelles versions établies par des spécialistes locaux très investis. Mais ils préfèrent utiliser les anciennes versions qui sont, dans la plupart des cas, établies avec des informations incertaines ou incomplètes (en ce qui concerne des lieux, des sites, des informations en légende, des interprétations, etc.). 

   Nous avons réussi à identifier certaines publications issues de cette catégorie dite "les travaux scientifiques erronés ou à caractère discriminatoire" réalisés sur l'archipel des Comores depuis 1841 à nos jours par la plupart des chercheurs étrangers. Mais nous avons préféré à ne pas les citer ici [8]. Cette catégorie des travaux scientifiques peut à tout moment tromper toute une génération scientifique. Surtout si cette dernière ne fait pas attention à la vérification scientifique, historique, socio-culturelle sous prétexte que les auteurs de ces écrits scientifiques sont d'une grande confiance scientifique absolue avec une large audience.

   L'article récent, que nous avons exploitée lors de cette campagne d'identification d'information erronées et à caractère discriminatoire, a été publié en 2005 par un professeur émérite étranger. En tout cas, nous saluons ces différents travaux scientifiques effectués pendant des nombreuses années sur l'archipel des Comores. La plupart de ces propos ont été repris, notamment sur cet article, par des jeunes chercheurs nationaux, voire certains étudiants en cours de formation supérieur. Malheureusement, il détient des informations erronées susceptibles d'être mis à jour ou signalé à la communauté scientifique qui s'intéresse sur l'archipel des Comores. 

   Mais on se limite à un éventuel détail de l'article. En se basant sur la durée de la publication scientifique orientée en archéologie, cela fait 19 ans que cet article continue de se relayer sans cesse dans une large audience scientifique sans pour autant savoir où se situent les informations erronées. Il suffit d'être un enfant de ce territoire insulaire qui connait sa position géographique, son découpage régional et communal, etc., pour être en mesure d'identifier les erreurs existantes sur cette publication dès la première lecture. Sur une première carte identifiée par exemple, une ville du centre-ouest de la grande île, Ngazidja ou Grande Comore [9], a été positionnée sur la partie sud-est. Deux régions qui ne sont pas du tout voisines. Ce geste est-il une erreur ou une méconnaissance scientifique et géographique du territoire ? Pourquoi n'avait-il pas se renseigner avant tout ? Combien des générations (jeunes chercheurs, étudiants, etc.) ont été trompées par cette erreur scientifique sous prétexte qu'elles ont pris ces différentes informations au profit de leurs projets scientifiques ? Donc, il est temps que cette problématique d'informations erronées et à caractères discriminatoires soit une actualité préoccupante à la communauté scientifique qui s'intéresse sur l'archipel des Comores. 

   En contact avec certains chercheurs que nous partageons les mêmes aspirations, nous avons réussi à remonter l'affaire et qui constitue aujourd'hui une préoccupation scientifique pour tout le monde. Certaines mesures sont en cours d'étude pour limiter et protéger ce patrimoine scientifique qui a affronté une vague de "fraude scientifique" et de "discrimination textuelle[10] depuis la période coloniale jusqu'à nos jours. Par ailleurs, il est évident que nous apportons une vigilance totale en cas de lecture scientifique sur certaines publications.




Par : Djounaidi ASSOUMANI


Article L335-2  : 

"Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est délit".


Notes :

[1] : Isabelle Stengers et Bernadette Bensaude-Vincent100 mots pour commencer à penser les sciences, Paris, Les empêcheurs de penser en rond/Le Seuil, 2003, p. 176. https://www.scienceshumaines.com/100-mots-pour-commencer-a-penser-les-sciences_fr_3867.html

 [2] : Cité aussi  par Serge Gutwirth et Jenneke Christiaens, sur : Les sciences et leurs problèmes : la fraude scientifique, un moyen de diversion ? [*]  Dans Revue interdisciplinaire d'études juridiques 2015/1 (Volume 74), pages 21 à 49. Disponible sur ce lien : https://www.cairn.info/revue-interdisciplinaire-d-etudes-juridiques-2015-1-page-21.htm#no2

 [3] Serge Gutwirth, Jenneke Christiaens, Les sciences et leurs problèmes : la fraude scientifique, un moyen de diversion ? [*]  Dans Revue interdisciplinaire d'études juridiques 2015/1 (Volume 74), pages 21 à 49. Disponible sur ce lien : https://www.cairn.info/revue-interdisciplinaire-d-etudes-juridiques-2015-1-page-21.htm#no2

[4] : Etant initiateur de ce travail, ce dernier permet de relever des informations erronées susceptibles à qui poussent des nouvelles interprétations. 

[5] : Ce pourcentage est largement dominé surtout aux travaux scientifiques qui remontent de la période coloniale à la troisième décennie après indépendance.

[6] : Comme l'indique l'expression, cette théorie consiste à suivre, à rapporter, à faire confiance de certains propos ou d'idées scientifiques d'un tel savant, d'un tel chercheur sans interprétation logique.

[7] : Certaines cartes sont mal légendées avec des précisions des villes, des sites qui ne sont pas conformes.

[8] : C'est  une façon de garder l'anonymat de l'auteur, pourtant très connu afin d'éviter un boycott scientifique ou une mise en cause de ces travaux scientifiques. Une synthèse générale est cours pour établir les constats scientifiques retenus.

[9] : Une des quatre îles (Ngazidja, Moili, Ndzuani, Maoré) de l'archipel des Comores.

[10] : C'est l'une des discriminations les plus cruelles. Elle se propage de générations en génération jusqu'à un stade où elle est considérée comme fonctionnelle car elle est écrite

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